Aller au contenu

Page:Dumas - La Villa Palmieri.djvu/58

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avait été arraché par les exactions de son père. Enfin, le 8 juillet 1757, il cessa de paraître à cette fenêtre si bien connue, et le lendemain on annonça au peuple que Jean-Gaston avait rendu le dernier soupir.

Dans ce dernier soupir venait de s’éteindre cette grande race des Médicis, qui avait donné huit ducs à la Toscane, deux reines à la France, et quatre papes au monde.

Maintenant nous demandons pardon à nos lecteurs de leur avoir fait, à propos d’un palais, l’histoire d’une dynastie. Mais cette dynastie est éteinte, nul ne parle d’elle, les murs dans lesquels elle a vécu sont muets, et rien ne vient dire au voyageur, lorsqu’il visite ces beaux appartemens aux lambris couverts de chefs d’œuvre : Ici coulèrent les larmes. — Ici coula le sang.

Nous avons donc cru qu’il fallait laisser aux albums des voyageurs, aux guides des étrangers, le soin d’énumérer les Pérugin, les Raphaël et les Michel Ange que renferme le palais Pitti, le plus riche palais du monde peut-être sous le rapport de l’art ; et qu’il nous fallait prendre, nous, une tâche plus haute, en nous chargeant de l’histoire politique de ce palais.

De cette façon le voyageur pourra comparer le passé au présent, les anciens maîtres aux nouveaux, la Toscane d’autrefois à la Toscane d’aujourd’hui ; et cette comparaison nous épargnera vis-à-vis de la grande maison de Lorraine, qui a succédé à la grande maison des Médicis, un éloge que l’on pourrait prendre pour une flatterie, quoiqu’un peuple tout entier fût là pour dire que nous sommes encore resté au dessous de la vérité.