Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/100

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changer mon itinéraire, et me diriger vers telle partie de ce monde où il plaira au hasard de me pousser. Peut-être devez-vous quitter la France ? Je n’en sais rien, je ne demande aucun de vos secrets, et j’attendrai que vous me fassiez un signe pour former même une supposition. Mais, soit que vous restiez en France, soit que vous la quittiez, disposez de moi, madame, à titre d’ami ou de frère ; ordonnez que je vous accompagne de près, ou que je vous suive de loin, faites-vous de moi un défenseur avoué, ou exigez que j’aie l’air de ne pas vous connaître, et j’obéirai à l’instant ; et cela, madame, croyez-le bien, sans arrière-pensée, sans espoir égoïste, sans intention mauvaise. Et maintenant que j’ai dit, oubliez votre âge, oubliez le mien, ou supposez que je suis votre frère.

— Merci, me dit la comtesse avec une voix pleine d’une émotion profonde, j’accepte avec une confiance pareille à votre loyauté ; je me