Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/131

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Mais c’est donc bien terrible ce secret ?

— C’est une médaille à deux faces, qui porte d’un côté du poison et de l’autre un échafaud. Écoutez, je vais vous raconter tout cela ; il faut que vous le sachiez, et le plus tôt est le mieux. Mais vous, dites-moi d’abord par quel miracle de la Providence vous avez été conduit vers moi ?

Nous nous assîmes sur un banc au-dessous d’un platane magnifique, qui couvrait de sa tente de feuillage une partie du jardin. Alors je commençai mon récit à partir de mon arrivée à Trouville. Je lui racontai tout : comment j’avais été surpris par l’orage et poussé sur la côte ; comment, en cherchant un abri, j’étais entré dans les ruines de l’abbaye ; comment, réveillé au milieu de mon sommeil par le bruit d’une porte, j’avais vu sortir un homme du souterrain ; comment cet homme avait enfoui quelque chose sous une tombe,