Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/147

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tendus vers son fils, essayait de parler et murmurait d’une voix presque inintelligible : Sauvez-le ! Sauvez-le ! M. de Lucienne, qui était le seul armé, prit sa carabine et voulut ajuster l’animal ; mais Paul était dessous, la plus légère déviation de la balle, et le père tuait le fils. Un tremblement convulsif s’empara de lui ; il vit son impuissance, et laissant tomber son arme, il courut vers Paul en criant : Au secours ! au secours ! Les autres chasseurs le suivirent. Au même instant, un jeune homme s’élança à bas de cheval, sauta sur le fusil, et de cette voix ferme et puissante qui commande : Place ! cria-t-il. Les chasseurs s’écartèrent pour laisser passer le messager de mort qui devait arriver avant eux. Ce que je viens vous dire s’était passé en moins d’une minute.

Tous les yeux se fixèrent aussitôt sur le tireur et sur le terrible but qu’il avait choisi ; quant à lui, il était ferme et calme, comme