Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/146

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

peine, et plus de dix ou douze chiens étaient déjà blessés mortellement. Ce spectacle sanglant et cruel devenait pour moi un supplice, et le même effet était produit, à ce qu’il paraît, sur les autres spectateurs ; car j’entendis la voix de madame de Lucienne qui criait : — Assez, assez ; je t’en prie, Paul, assez. — Aussitôt Paul sauta en bas de son cheval, sa carabine à la main, fit quelques pas à pied vers le sanglier, l’ajusta au milieu des chiens et fit feu.

Au même instant, car ce qui se passa fut rapide comme un éclair, la meute s’ouvrit, le sanglier blessé passa au milieu d’elle, et avant que madame de Lucienne elle-même eût eu le temps de jeter un cri, il était sur Paul ; Paul tomba renversé, et l’animal furieux, au lieu de suivre sa course, s’arrêta acharné sur son nouvel ennemi.

Il y eut alors un silence terrible ; madame de Lucienne, pâle comme la mort, les bras