Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/152

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qu’au perron. Mme de Lucienne semblait n’avoir pas eu le temps de lui exprimer toute sa reconnaissance, et elle lui serrait les mains en le suppliant de revenir. Le comte le promit en jetant un regard rapide qui me fit baisser les yeux comme un éclair, car, je ne sais pourquoi, il me sembla qu’il m’était adressé ; lorsque je relevai la tête, le comte était à cheval, il s’inclina une dernière fois devant Mme de Lucienne, nous fit un salut général, adressa de la main un signe d’amitié à Paul, et lâchant la bride à son cheval, qui l’emporta au galop, il disparut en quelques secondes au tournant du chemin.

Chacun était resté à la même place, le regardant en silence ; car il y avait dans cet homme quelque chose d’extraordinaire qui commandait l’attention. On sentait une de ces organisations puissantes que souvent la nature, comme par caprice, s’amuse à enfermer dans un corps qui semble trop faible pour la contenir : aussi le comte paraissait-il un composé de contrastes. Pour ceux qui ne le connais-