Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/166

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

posant son chapeau à terre, il releva gracieusement ses cheveux, et par le chemin le plus court s’avança vers les roseaux, au milieu desquels il disparut à l’instant, laissant ses compagnons s’entre-regardant épouvantés, et ne pouvant croire encore à une pareille audace.

Quant à lui, il s’avança lentement et avec précaution par le chemin qu’il avait pris, et qui était tracé si directement qu’il n’y avait à s’écarter ni à droite ni à gauche. Au bout de deux cents pas à peu près, il entendit un rauquement sourd, qui lui annonçait que son ennemie était sur ses gardes, et que s’il n’avait point été vu encore il était déjà éventé ; cependant il ne s’arrêta qu’une seconde, et aussitôt que le bruit eut cessé il continua de marcher. Au bout de cinquante pas à peu près, il s’arrêta de nouveau ; il lui semblait que, s’il n’était pas arrivé, il devait au moins être bien près, car il touchait à la clairière, et cette clairière était parsemée d’osse-