Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/165

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

En effet, du sommet du rocher il suivait des yeux, aux roseaux brisés, la trace du terrible animal qu’il allait combattre ; des espèces de chemins, larges de deux pieds à peu près, étaient frayés dans les hautes herbes, et chacun, comme l’avaient dit les officiers, aboutissait à un centre, où les plantes, tout-à-fait battues, formaient une clairière. Un troisième rugissement, qui partait de cet endroit, vint dissiper tous les doutes, et le comte sut où il devait aller chercher son ennemi.

Alors le plus âgé des officiers s’approcha de nouveau du comte ; mais celui-ci, devinant son intention, lui fit froidement signe de la main que tout était inutile. Puis il boutonna sa redingote, pria l’un de ses cousins de lui prêter l’écharpe de soie qui lui serrait la taille pour s’envelopper le bras gauche ; fit signe au Malais de lui donner son poignard, se le fit assurer autour de la main avec un foulard mouillé ; alors,