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LA SALLE D’ARMES.

revoir, dussé-je être indiscret pour parvenir à ce but ; mais, à mon retour, quoique je n’eusse été absent qu’une demi-heure, ni Alfred ni elle n’étaient déjà plus aux bains de Pfeffers.

Deux mois s’étaient écoulés depuis cette seconde rencontre ; je me trouvais à Baveno, près du lac Majeur : c’était par une belle soirée d’automne ; le soleil venait de disparaître derrière la chaîne des Alpes, et l’ombre montait à l’orient, qui commençait à se parsemer d’étoiles. La fenêtre de ma chambre donnait de plain-pied sur une terrasse toute couverte de fleurs ; j’y descendis, et je me trouvai au milieu d’une forêt de lauriers roses, de myrtes et d’orangers. C’est une si douce chose que les fleurs, que ce n’est point assez encore d’en être entouré, on veut en jouir de plus près, et, quelque part qu’on en trouve, fleurs des champs, fleurs de jardins, l’instinct de l’enfant, de la femme et de l’homme est de les arracher à leur tige et d’en faire un bouquet