Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/178

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Alors cette figure si impassible avait jeté son masque de glace ; elle s’animait à la flamme du cœur, et ses yeux lançaient des éclairs : alors cette voix si douce prenait successivement des accens éclatans et sombres ; puis tout-à-coup enthousiasme ou amertume, espérance ou mépris, poésie ou matière, tout cela se fondait dans un sourire comme je n’en avais point vu encore, et qui contenait à lui seul plus de désespoir et de dédain que n’aurait pu le faire le sanglot le plus douloureux.

Après une visite d’une heure, Paul et le comte nous quittèrent. Lorsqu’ils furent sortis, nous nous regardâmes un instant ma mère et moi, en silence, et je me sentis le cœur soulagé d’une oppression énorme : la présence de cet homme me pesait comme celle de Méphistophélès à Marguerite : l’impression qu’il avait produite sur moi était si visible que ma mère se mit à le défendre sans que je l’attaquasse ; depuis long-temps elle avait entendu parler