Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/181

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pour moi, voulait me consulter avant de répondre. J’acceptai avec empressement : c’était une distraction puissante à l’idée qui m’obsédait ; en effet nous n’avions que trois jours pour nous préparer, et ces trois jours suffisaient si strictement aux préparatifs du bal, qu’il était évident que le souvenir du comte se perdrait, ou du moins s’éloignerait dans les préoccupations si importantes de la toilette. De mon côté, je fis tout ce que je pus pour arriver à ce résultat : je parlai de cette soirée avec une ardeur que ne m’avait jamais vue ma mère, je demandai à revenir le même soir à Paris, sous prétexte que nous avions à peine le temps de commander nos robes et nos fleurs, mais en effet parce que le changement de lieu devait, il me le semblait du moins, m’aider encore dans ma lutte contre mes souvenirs. Ma mère céda à toutes mes fantaisies avec sa bonté ordinaire : après le dîner nous partîmes.

Je ne m’étais pas trompée, les soins que je