Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/180

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

crainte que de joie ; pourtant je ne le craignais pas non plus, ou logiquement je ne devais pas le craindre, car enfin en quoi pouvait-il influer sur ma destinée ? Je l’avais vu une fois par hasard, une seconde fois par politesse, je ne le reverrais peut-être jamais ; avec son caractère aventureux et son goût des voyages il pouvait quitter la France d’un moment à l’autre, alors son passage dans ma vie était une apparition, un rêve, et voilà tout ; quinze jours, un mois, un an écoulés, je l’oublierais. En attendant, lorsque la cloche du dîner retentit, elle me surprit au milieu des mêmes pensées et me fit tressaillir de sonner si vite ; les heures avaient passé comme des minutes.

En rentrant au salon, ma mère me remit une invitation de la Comtesse M…, qui était restée à Paris malgré l’été, et qui donnait, à propos de l’anniversaire de la naissance de sa fille, une grande soirée, moitié dansante, moitié musicale. Ma mère, toujours excellente