Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/208

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pouvait donner l’oubli du passé, il n’y aurait dans le monde ni blasphémateurs, ni matérialistes, ni athées.

» Maintenant tout est dit, Pauline ; car que vous apprendrais-je que vous ne sachiez pas, que vous dirais-je que vous n’ayez pas deviné ? Nous sommes jeunes tous deux, riches tous deux, libres tous deux ; je puis être à vous, vous pouvez être à moi : un mot de vous, je m’adresse à votre mère, et nous sommes unis. Si ma conduite, comme mon ame, est en dehors des habitudes du monde, pardonnez-moi ce que j’ai d’étrange et acceptez-moi comme je suis, vous me rendrez meilleur.

» Si, au contraire de ce que j’espère, Pauline, un motif que je ne prévois pas, mais qui cependant peut exister, vous faisait continuer à me fuir comme vous avez essayé de le faire jusqu’à présent, sachez bien que tout serait inutile : partout je vous suivrais comme je vous ai suivie ; rien ne m’attache à un lieu plutôt qu’à un autre, tout m’entraîne au contraire où vous