êtes ; aller au-devant de vous ou marcher derrière vous sera désormais mon seul but. J’ai perdu bien des années et risqué cent fois ma vie et mon ame pour arriver à un résultat qui ne me promettait pas le même bonheur.
» Adieu, Pauline ! je ne vous menace pas, je vous implore ; je vous aime, vous m’aimez. Ayez pitié de vous et de moi. »
Il me serait impossible de vous dire ce qui se passa en moi à la lecture de cette étrange lettre ; il me semblait être en proie à un de ces songes terribles où, menacé d’un danger, on tente de fuir ; mais les pieds s’attachent à la terre, l’haleine manque à la poitrine ; on veut crier, la voix n’a pas de son. Alors l’excès de la peur brise le sommeil, et l’on se réveille le cœur bondissant et le front mouillé de sueur.
Mais là, là, il n’y avait pas à me réveiller ; ce n’était point un rêve que je faisais, c’était une réalité terrible, qui me saisissait de sa