Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/224

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Horace de plus en plus atteint ; c’étaient ces songes qui devenaient plus terribles à mesure que nous avancions. Souvent j’allais à lui pendant ces inquiétudes du jour, ou je le réveillais au milieu de ces rêves de la nuit ; mais dès qu’il me voyait sa figure reprenait cette expression calme et froide qui m’avait tant frappée ; cependant il n’y avait point à s’y tromper, la distance était grande de cette tranquillité apparente à un bonheur réel.

Vers le mois de juin Henri et Max, ces deux jeunes gens dont je vous ai parlé, vinrent nous rejoindre. Je savais l’amitié qui les unissait à Horace, et ma mère et moi les reçûmes, elle comme des enfans, moi comme des frères. On les logea dans des chambres presque attenantes aux nôtres ; le comte fit poser des sonnettes, avec un timbre particulier, qui allaient de chez lui chez eux, et de chez eux chez lui, et ordonna que l’on tînt constamment trois chevaux prêts au lieu d’un. Ma femme de chambre me dit en outre qu’elle avait appris des domestiques que ces messieurs avaient la même habitude que mon mari et ne dormaient