Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/231

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trouver ; si j’avais pu hésiter encore, cette lettre m’aurait déterminée ; je descendis près de ma mère, je lui dis qu’Horace m’autorisait à aller le rejoindre et que je partirais le lendemain soir ; elle voulait absolument venir avec moi, et j’eus toutes les peines du monde à lui faire comprendre que s’il craignait pour moi, à plus forte raison craindrait-il pour elle.

Je partis en poste, emmenant avec moi ma femme de chambre qui était de la Normandie ; en arrivant à Saint-Laurent-du-Mont, elle me demanda la permission d’aller passer trois ou quatre jours chez ses parens qui demeuraient à Crèvecœur, je lui accordai sa demande sans songer que c’était surtout au moment où je descendrais dans un château habité par des hommes que j’aurais besoin de ses services ; puis aussi je tenais à prouver à Horace qu’il avait eu tort de douter de mon stoïcisme.

J’arrivai à Caen vers les sept heures du soir ; le maître de poste, apprenant qu’une femme qui voyageait seule demandait des che-