Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/233

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

j’approchais du château, je perdais de mon assurance ; le comte avait peut-être eu d’autres motifs de s’éloigner de moi que ceux qu’il m’avait dits, comment alors accueillerait-il ma présence ? Mon arrivée subite et inattendue était une désobéissance à ses ordres, une infraction à son autorité ; ce geste d’impatience qu’il n’avait pu retenir, et qui était le premier et le seul qu’il eût jamais laissé échapper, n’indiquait-il pas une détermination irrévocablement prise ? J’eus un instant l’envie de lui écrire que j’étais à Caen, et d’attendre qu’il vînt m’y chercher ; mais toutes ces craintes, inspirées et entretenues par ma veille fiévreuse, se dissipèrent lorsque j’eus dormi quelques heures et que le jour vint éclairer mon appartement. Je repris donc tout mon courage, et je demandai des chevaux. Dix minutes après je repartis.

Il était neuf heures du matin, lorsqu’à deux lieues du Buisson le postillon s’arrêta, et me montra le château de Burcy, dont on apercevait le parc, qui s’avance jusqu’à deux cents pas de la grande route. Un chemin de tra-