Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/235

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teau : au premier coup d’œil, il me parut en assez bon état ; je m’élançai vers le perron, j’entrai dans l’antichambre, j’entendis parler, je poussai une porte, et je me trouvai dans la salle à manger, en face d’Horace, qui déjeunait avec Henri ; chacun d’eux avait à sa droite une paire de pistolets sur la table.

Le comte, en m’apercevant, se leva tout debout et devint pâle à croire qu’il allait se trouver mal. Quant à moi, j’étais si tremblante que je n’eus que la force de lui tendre les bras ; j’allais tomber, lorsqu’il accourut à moi et me retint.

— Horace, lui dis-je, pardonnez-moi ; je n’ai pas pu rester loin de vous… j’étais trop malheureuse, trop inquiète… je vous ai désobéi.

— Et vous avez eu tort, dit le comte d’une voix sourde.

— Oh ! si vous voulez, m’écriai-je, effrayée de son accent, je repartirai à l’instant même… Je vous ai revu… c’est tout ce qu’il me faut…

— Non, dit le comte, non ; puisque vous