Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/247

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les accompagnât : ils partirent enfin en me promettant d’être de retour le lendemain matin.

Je restai seule au château avec le Malais : cette singulière société eut peut-être effrayé une autre femme que moi ; mais je savais que cet homme était tout dévoué à Horace depuis le jour où il l’avait vu avec son poignard aller attaquer la tigresse dans ses roseaux : subjugué par cette admiration puissante que les natures primitives ont pour le courage, il l’avait suivi de Bombay en France, et ne l’avait pas quitté un instant depuis. J’eusse donc été parfaitement tranquille si je n’avais eu pour cause d’inquiétude que son air sauvage et son costume étrange ; mais j’étais au milieu d’un pays qui, depuis quelque temps, était devenu le théâtre des accidens les plus inouïs, et quoique je n’en eusse entendu parler ni à Horace ni à Henri qui, en leur qualité d’hommes, méprisaient ou affectaient de mépriser un semblable danger, ces histoire lamentables et sanglantes me revinrent à l’esprit dès que je fus seule ; cependant, comme je n’avais rien à craindre