Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/26

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
17
PAULINE.

pour le lendemain, et, ne sachant encore à quelle arme il se battrait, il venait, à tout hasard, se refaire la main avec le maître. Depuis ce temps Grisier ne l’avait pas revu ; il avait entendu dire seulement qu’il avait quitté la France et habitait Londres.

Grisier, qui tient à la réputation de ses élèves autant qu’à la sienne, n’eut pas plus tôt échangé avec lui les complimens d’usage, qu’il lui mit un fleuret dans la main, lui choisit parmi nous un adversaire de sa force ; c’était, je m’en souviens, ce pauvre Labattut, qui partait pour l’Italie, et qui lui aussi allait trouver à Pise une tombe ignorée et solitaire.

À la troisième passe, le fleuret de Labattut rencontra la poignée de l’arme de son adversaire, et, se brisant à deux pouces au-dessous du bouton, alla, en passant à travers la garde, déchirer la manche de sa chemise, qui se teignit de sang. Labattut jeta aussitôt son fleuret ;