Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
16
LA SALLE D’ARMES.

les branches des orangers et des lauriers-roses, on peut lire, pour toute épitaphe, le prénom de cette femme morte si jeune et probablement si malheureuse.

Aussi m’élançais-je vers Alfred comme un homme enfermé depuis long-temps dans un souterrain s’élance à la lumière qui entre par une porte que l’on ouvre ; il sourit tristement en me tendant la main, comme pour me dire qu’il me comprenait ; et ce fut alors moi qui fis un mouvement en arrière et qui me repliai en quelque sorte sur moi-même, afin qu’Alfred, vieil ami de quinze ans, ne prît pas pour un simple mouvement de curiosité, le sentiment qui m’avait poussé au-devant de lui.

Il entra. C’était un des bons élèves de Grisier, et cependant depuis près de trois ans il n’avait point paru à la salle d’armes. La dernière fois qu’il y était venu, il avait un duel