Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/263

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un meuble qui craque ou un parquet qui se disjoint, me faisaient bondir d’effroi, et j’entendais, dans le silence, mon cœur battre à l’unisson du balancier de la pendule. À ce moment la flamme de ma bougie consumée atteignit le papier qui l’entourait, une lueur momentanée se répandit par toute la chambre, puis s’en alla décroissante, un pétillement se fit entendre pendant quelques secondes ; puis la mèche, s’enfonçant dans la cavité du flambeau, s’éteignit tout-à-coup et me laissa sans autre lumière que celle du foyer.

Je cherchai des yeux autour de moi si j’avais du bois pour l’alimenter : je n’en aperçus point. Je rapprochai les tisons les uns des autres, et pour un moment le feu reprit une nouvelle ardeur ; mais sa flamme tremblante n’était point une lumière propre à me rassurer : chaque objet était devenu mobile comme la lueur nouvelle qui l’éclairait, les portes se balançaient, les rideaux semblaient s’agiter, de longues ombres mouvantes passaient sur le plafond et sur les tapisseries. Je sentais que j’étais prête à me trouver mal, et je n’étais