Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/270

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tomne où le ciel, avant de se couvrir de son voile de nuages, jette un dernier sourire à la terre ; tout était si calme et si tranquille dans ce parc que je commençai à douter presque de moi-même. Cependant les événemens de la nuit étaient demeurés bien vivans dans mon cœur ; puis les lieux mêmes qu’embrassait ma vue me rappelaient leurs moindres détails. Je revoyais la grille qui s’était ouverte pour donner passage à ces trois hommes et à cette femme, l’allée qu’ils avaient suivie, les pas dont l’empreinte, était restée sur le sable, plus visibles à l’endroit où la victime s’était débattue, car ceux qui remportaient s’étaient cramponnés avec force pour maîtriser ses mouvemens ; ces pas suivaient la direction que j’ai déjà indiquée, et disparaissaient sous l’allée de tilleuls. Je voulus voir alors, pour renforcer encore, s’il était possible, le témoignage de mes sens, si quelques nouvelles preuves se joindraient à celle-ci ; j’entrai dans la bibliothèque, le volet était à demi ouvert comme je l’avais laissé, une chaise renversée au milieu de la chambre était celle que j’avais entendue tomber ; je m’approchai du panneau,