Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/281

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— Oui, continua Max ; mais qui les a attendus au Havre ? qui est accouru ici à franc étrier pour vous avertir ?

— Diable ! fit le comte, voilà qui devient embarrassant, et il faudrait être le roi Salomon en personne pour décider qui a le plus de droits de l’espion ou de l’assassin.

— Il faut pourtant que cela se décide, dit Max. Tu m’y as fait penser, à cette femme, et voilà que j’en suis amoureux maintenant.

— Et moi de même, dit Henri. Ainsi, puisque tu ne t’en soucies pas, toi, donne-la à celui de nous deux que tu voudras.

— Pour que l’autre m’aille dénoncer à la suite de quelque orgie où, comme aujourd’hui, il ne saura plus ce qu’il fait, n’est-ce pas ? Oh ! que non, messieurs. Vous êtes beaux, vous êtes jeunes, vous êtes riches, vous avez dix minutes pour lui faire la cour. Allez, mes don Juan.

— À la cour près, ce que tu viens de dire est une idée, répondit Henri. Qu’elle choisisse elle-même celui qui lui conviendra le mieux.

— Allons, soit, répondit Max ; mais qu’elle