Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/282

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se dépêche. Explique-lui cela, toi qui parles toutes les langues.

— Volontiers, dit Horace. Puis se tournant vers la malheureuse femme : — Milady, lui dit-il dans l’anglais le plus pur, voici deux brigands de mes amis, tous deux de bonne famille, au reste, ce dont on peut vous donner la preuve sur parchemin si vous le désirez, qui, élevés dans les principes de la secte platonique, c’est-à-dire du partage des biens, ont commencé par manger les leurs ; puis, trouvant alors que tout était mal arrangé dans la société, ont eu la vertueuse idée de s’embusquer sur les grandes routes où elle passe, pour corriger ses injustices, rectifier ses erreurs et équilibrer ses inégalités. Depuis cinq ans, à la plus grande gloire de la philosophie et de la police, ils s’occupent religieusement de cette mission, qui leur donne de quoi figurer de la manière la plus honorable dans les salons de Paris, et qui les conduira, comme cela est arrivé pour moi, à quelque bon mariage qui les dispensera de continuer de faire les Karl Moor et les Jean Sbogar. En attendant, comme il n’y a dans ce château que