Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/300

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bien dans mon ame de l’impossibilité où j’étais d’échapper aux souffrances qui me restaient à endurer, je pris le verre de poison, je le portai à mes lèvres et je le bus, en mêlant ensemble, dans un dernier murmure de regret et d’espérance, le nom de ma mère, que j’allais quitter, et de celui de Dieu que j’allais voir.

Puis je retombai dans l’angle de mon caveau ; ma vision céleste s’était éteinte, le voile de la mort s’étendait entre elle et moi. Les douleurs de la faim et de la soif avaient reparu, à ces douleurs allaient se joindre celles du poison. J’attendais avec anxiété cette sueur de glace qui devait m’annoncer ma dernière agonie… Tout-à-coup j’entendis mon nom ; je rouvris les yeux et je vis de la lumière : vous étiez là, debout à la grille de ma tombe !… vous, c’est-à-dire le jour, la vie, la liberté… Je jetai un cri et je m’élançai vers vous… Vous savez le reste.

Et maintenant, continua Pauline, je vous rappelle sur votre honneur le serment que