Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/308

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voir, il regardait Pauline avec une attention sérieuse, qui, après son départ, me laissait toujours quelques inquiétudes : en effet, ces belles et fraîches couleurs de la jeunesse dont j’avais vu son teint autrefois si riche, et dont j’avais d’abord attribué l’absence à la douleur et à la fatigue, n’avaient point reparu depuis la nuit où je l’avais trouvée mourante dans ce caveau ; ou, si quelque teinte revenait colorer momentanément ses joues, c’était pour leur donner, tant qu’elle y demeurait, un aspect fébrile plus inquiétant que la pâleur elle-même. Il arrivait aussi parfois que tout-à-coup, sans cause comme sans régularité, elle éprouvait des spasmes qui la conduisaient à des évanouissemens, et que pendant les jours qui suivaient ces accidens une mélancolie plus profonde s’emparait d’elle. Enfin ils se renouvelèrent avec une telle fréquence et une gravité si visiblement croissante qu’un jour que le docteur Sercey était venu nous faire une de ses visites habituelles, je l’arrachai aux préoccupations qu’éveillait toujours en lui la vue de Pauline, et, lui prenant le bras, je descendis avec lui dans le jardin.