Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/307

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seul, presque toujours, en tournant le coin de la rue Saint-James, je l’apercevais de loin à la fenêtre regardant du côté où elle savait que je devais venir : tous ces signes, qui pouvaient simplement être ceux d’une familiarité plus grande et d’une reconnaissance plus continuelle, m’apparaissaient à moi comme des révélations d’une félicité à venir ; je lui savais gré de chacun d’eux, et je l’en remerciais intérieurement, car je craignais, si je le faisais tout haut, de lui faire apercevoir à elle-même que son cœur prenait peu à peu l’habitude d’une amitié plus que fraternelle.

J’avais fait usage de mes lettres de recommandation, et, tout isolés que nous vivions, nous recevions parfois quelque visite : car nous devions fuir à la fois et le tumulte du monde et l’affectation de la solitude. Parmi nos connaissances les plus habituelles était un jeune médecin qui avait acquis, depuis trois ou quatre ans, à Londres, une grande réputation pour ses études profondes de certaines maladies organiques : chaque fois qu’il venait nous