Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/310

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de distraction possible. Peut-être est-elle prise de la maladie du pays, et un voyage en France lui ferait-il du bien.

— Elle ne veut pas y retourner.

— Eh bien ! une course en Écosse, en Irlande, en Italie, partout où elle voudra ; mais je crois la chose nécessaire.

Je serrai la main du docteur, et nous rentrâmes. Quant à l’ordonnance, il devait me l’envoyer à moi-même. Je comptais, pour ne pas inquiéter Pauline, substituer sans rien dire le régime qui lui serait prescrit à notre manière de vivre ordinaire ; mais cette précaution fut inutile, à peine le docteur nous eut-il quittés que Pauline me prit la main.

— Il vous a tout avoué, n’est-ce pas ? me dit-elle. Je fis semblant de ne pas comprendre, elle sourit tristement. — Eh bien, continuât-elle, voilà pourquoi je n’ai pas voulu écrire à ma mère : à quoi bon lui rendre son enfant pour qu’un an ou deux après la mort vienne la lui reprendre ? c’est bien assez de pleurer une fois ceux qu’on aime.

— Mais, lui dis-je, vous vous abusez étran-