Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/318

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naturellement au chagrin, de nous séparer l’abattement dans lequel elle me retrouvait. Elle-même pâlit et fut forcée de s’asseoir : c’était la première fois que nous nous éloignions l’un de l’autre depuis près d’un an que je l’avais sauvée ; puis il y a, entre cœurs qui s’aiment, au moment d’une séparation, quoique en apparence courte et sans danger, de ces pressentimens intimes, qui nous la font inquiétante et douloureuse, quelque chose que la raison dise pour nous rassurer.

Je n’avais pas une minute à perdre ; j’avais donc décidé que je partirais le lendemain. Je montai chez moi pour faire quelques préparatifs indispensables. Pauline descendit au jardin, où j’allai la rejoindre aussitôt que ces apprêts furent terminés.

Je la vis assise sur le banc où elle m’avait raconté sa vie. Depuis ce temps, je l’ai dit, comme si elle eut été réellement endormie dans les bras de la mort, ainsi qu’on le croyait, aucun écho de ta France n’était venu la réveiller, mais peut-être approchait-elle du terme de