Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/317

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Nous en étions là de notre vie nouvelle, lorsqu’un jour je reçus une lettre de ma mère. Elle m’annonçait qu’il se présentait pour ma sœur un parti, non seulement convenable, mais avantageux : le comte Horace de Beuzeval, qui joignait à sa propre fortune vingt-cinq mille livres de rente qu’il avait héritées de sa première femme, mademoiselle Pauline de Meulien, demandait Gabrielle en mariage !…

Heureusement j’étais seul lorsque j’ouvris cette lettre, car ma stupéfaction m’eut trahi : cette nouvelle que je recevais n’était-elle pas bien étrange en effet, et quelque nouveau mystère de la Providence ne se cachait-il pas dans cette bizarre prédestination qui conduisait le comte Horace en face du seul homme dont il fut connu ? Quelque empire que je fusse parvenu à prendre sur moi-même, Pauline ne s’en aperçut pas moins, en rentrant, qu’il m’était arrivé, pendant son absence, quelque chose d’extraordinaire ; au reste, je n’eus pas de peine à lui donner le change, et dès que je lui eus dit que des affaires de famille me forçaient de faire un voyage en France, elle attribua tout