Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/321

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Oh ! oui… oui, lui dis-je, je vous comprends, et Dieu me punisse si j’essayais jamais de détacher une fleur de votre couronne de martyre pour y mettre en place un remords ! mais enfin, il peut arriver tels événemens qui vous fassent libre… La vie même adoptée par le comte, pardon si je reviens sur ce sujet, l’expose plus que tout autre…

— Oui ! oui… oui, je le sais… Aussi, croyez le bien, je n’ouvre jamais un journal sans frémir… L’idée que je puis voir le nom que j’ai porté figurer dans quelque procès sanglant, l’homme que j’ai appelé mon mari menacé d’une mort infâme… Eh bien !… que parlez-vous de bonheur dans ce cas-là, en supposant que je lui survécusse ?…

— Oh ! d’abord… et avant tout, Pauline, vous n’en seriez pas moins la plus pure comme la plus adorée des femmes… N’a-t-il pas pris soin de vous mettre à l’abri de lui-même, si bien qu’aucune tache de sa boue ni de son sang ne peut vous atteindre ?… Mais je ne voulais point parler de cela, Pauline ! Dans une attaque nocturne, dans un duel même, le comte peut trouver la mort… Oh ! c’est af-