Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/327

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— Serais-je le seul, dit-il d’une voix douce, à m’affliger de ce retour, madame, et me privera-t-il du bonheur de vous reconduire ?

— C’est probable, monsieur, répondis-je, me contenant à peine ; car, là où je suis, ma mère et ma sœur n’ont pas besoin d’autre cavalier.

— Mais c’est le comte Horace ! me dit ma mère en se retournant vivement vers moi.

— Je connais monsieur, répondis-je avec un accent dans lequel j’avais essayé de mettre toutes les insultes.

Je sentis ma mère et ma sœur trembler à leur tour ; le comte Horace devint affreusement pâle ; cependant aucun autre signe que cette pâleur ne trahit son émotion. Il vit les craintes de ma mère, et, avec un goût et une convenance qui me donnaient la mesure de ce que j’aurais peut-être dû faire moi-même, il s’inclina et sortit. Ma mère le suivit des yeux avec anxiété ; puis, lorsqu’il eut disparu :

— Partons ! partons ! dit-elle en m’entraînant vers le perron.