Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/336

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— Soyez tranquille, ma mère, j’y mettrai toutes les convenances nécessaires. Quant à une raison plausible, je lui en donnerai une.

— Agis comme tu voudras : tu es le chef de la famille, Alfred, et je ne ferai rien contre ta volonté ; mais, au nom du ciel, mesure chacune des paroles que tu diras au comte, et, si tu refuses, adoucis le refus autant que tu pourras. — Ma mère me vit prendre une bougie pour me retirer. — Oui, tu as raison, continua-t-elle : je ne pense pas à ta fatigue. Rentre chez toi, il sera temps de penser demain à tout cela. — J’allai à elle et l’embrassai : elle me retint la main. — Tu me promets, n’est-ce pas, de ménager la fierté du comte ?

— Je vous le promets, ma mère ; et je l’embrassai une seconde fois et me retirai.

Ma mère avait raison, je tombais de fatigue. Je me couchai et dormis tout d’une traite jusqu’au lendemain dix heures du matin.

Je trouvai en me réveillant une lettre du comte : je m’y attendais. Cependant je n’aurais pas cru qu’il eût gardé tant de calme et