Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/335

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— Non, pas tant que je serai vivant du moins.

— Mon Dieu ! mon Dieu ! dit ma mère, tu m’épouvantes !

Je vis que je m’étais laissé emporter malgré moi.

— Écoutez, continuai-je : peut-être tout cela est-il moins grave que je ne le crains. Rien n’était arrêté positivement entre vous et le comte, rien n’était encore connu dans le monde ; quelque bruit vague, quelques suppositions, n’est-ce pas, et rien de plus ?

— C’était ce soir seulement la seconde fois que le comte nous accompagnait.

— Eh bien ! ma mère, prenez le premier prétexte venu pour ne pas recevoir ; fermez votre porte à tout le monde, au comte comme aux autres. Je me charge de lui faire comprendre que ses visites seraient inutiles.

— Alfred, dit ma mère effrayée, de la prudence surtout, des ménagemens, des procédés. Le comte n’est pas un homme que l’on congédie ainsi sans lui donner une raison plausible.