double détente et du même calibre, comme sont, au reste, presque tous les pistolets de duel.
Le comte alors ne démentit point sa réputation de bravoure et de courtoisie ; il voulut me céder tous les avantages, mais je refusai. Il fut donc décidé que le sort réglerait les places et l’ordre dans lequel nous ferions feu ; quant à la distance, elle fut fixée à vingt pas ; les limites étaient marquées pour chacun de nous par un second pistolet tout chargé, afin que nous pussions continuer le combat dans les mêmes conditions si ni l’une ni l’autre des deux premières balles n’était mortelle.
Le sort favorisa le comte deux fois de suite : il eut d’abord le choix des places, puis la priorité : il alla aussitôt se placer en face du soleil, adoptant de son plein gré la position la plus désavantageuse : je lui en fis la remarque, mais il s’inclina, en répondant que, puisque le hasard l’avait fait maître d’opter, il désirait garder le côté qu’il avait choisi :