Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/350

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heures moins un quart j’étais au rendez-vous avec mes deux témoins ; c’étaient, comme la chose avait été arrêtée, deux officiers de hussards qui m’étaient totalement inconnus et qui cependant n’avaient point hésité à me rendre le service que je demandais d’eux. Il leur avait suffi de savoir que c’était une affaire dans laquelle l’honneur d’une famille recommandable était compromis pour qu’ils acceptassent sans faire une seule question. Il n’y a que les Français pour être tout à la fois, et selon les circonstances, les plus bavards ou les plus discrets de tous les hommes.

Nous attendions depuis cinq minutes à peine lorsque le comte arriva avec ses seconds ; nous nous mîmes en quête d’un endroit convenable, et nous ne tardâmes pas à le trouver, grâce à nos témoins, habitués à découvrir ce genre de localité. Arrivés sur le terrain, nous fîmes part à ces messieurs de nos conditions, et nous les priâmes d’examiner les armes ; c’était, de la part du comte, des pistolets de Lepage, et de ma part, à moi, des pistolets de Devismes, les uns et les autres à