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LA SALLE D’ARMES

éteint ; je sentis le sommeil qui allait venir, conduit par la lassitude : je m’enveloppai dans mon palletot ; je m’établis contre mon pilier, et bientôt je m’assoupis, bercé par le bruit de la mer qui venait se briser contre le rivage et le sifflement du vent qui s’engouffrait dans les ruines.

Je dormais depuis deux heures à peu près, lorsque je fus réveillé par le bruit d’une porte qui se refermait en grinçant sur ses gonds et en battant la muraille. J’ouvris d’abord les yeux tout grands, comme il arrive lorsqu’on est tiré d’un sommeil inquiet ; puis je me levai aussitôt, en prenant la précaution instinctive de me cacher derrière mon pilier… Mais j’eus beau regarder autour de moi, je ne vis rien, je n’entendis rien ; cependant je n’en restai pas moins sur mes gardes, convaincu que le bruit qui m’avait réveillé s’était bien réellement fait entendre et que l’illusion d’un rêve ne m’avait pas trompé.