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LA SALLE D’ARMES.

d’aller écouter à cette porte si je n’entendrais pas quelque bruit qui pût éclaircir mes doutes ; mais il fallait, pour arriver jusqu’à elle, franchir un espace que les rayons de la lune éclairaient en plein. Or d’autres hommes pouvaient comme moi être cachés dans ce cloître, et n’échapper à mes regards que comme j’échappais aux leurs, c’est-à-dire en restant dans l’ombre et sans mouvement. Néanmoins, au bout d’un quart d’heure, tout ce désert était redevenu si calme et si silencieux, que je résolus de profiter du premier moment où un nuage obscurcirait la lune, pour franchir l’intervalle de quinze à vingt pas qui me séparait de cet enfoncement, et aller écouter à cette porte : ce moment ne se fit pas attendre ; la lune se voila bientôt, et l’obscurité fut si profonde que je pensai pouvoir me hasarder sans danger à accomplir ma résolution. Je me détachai donc lentement de ma colonne, à laquelle jusque là j’étais resté adhérent comme une sculpture go-