joie de me retrouver vivant : ils m’avaient vu partir la veille, et, sachant que je n’étais pas revenu, ils m’avaient cru noyé. Je leur racontai mon naufrage ; je leur dis que j’avais passé la nuit derrière un rocher, et à mon tour je leur demandai comment on nommait ces ruines, qui s’élevaient sur le sommet de la montagne, et que nous commencions à apercevoir en nous éloignant du rivage. Ils me répondirent que c’étaient celles de l’abbaye de Grand-Pré, attenantes au parc du château de Burcy, qu’habitait le comte Horace de Beuzeval.
C’était la seconde fois que ce nom était prononcé devant moi, et faisait tressaillir mon cœur en y rappelant un ancien souvenir. Le comte Horace de Beuzeval était le mari de mademoiselle Pauline de Meulien.
— Pauline de Meulien ! m’écriai-je en interrompant Alfred, Pauline de Meulien !…