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PAULINE.

élève en chirurgie. Je fus accepté à défaut de mieux, et nous partîmes pour le château de Burcy : toute ma conduite était instinctive ; j’avais voulu revoir Pauline avant que les planches du cercueil ne se fermassent pour elle, ou plutôt j’obéissais à une voix intérieure qui me venait du ciel.

Nous arrivâmes au château : le comte en était parti le matin même pour Caen : il allait solliciter du préfet la permission de faire transporter le cadavre à Paris, où étaient les caveaux de sa famille, et il avait profité, pour s’éloigner, du moment où la justice remplirait ses froides formalités, si douloureuses pour le désespoir.

Un de ses amis nous reçut et nous conduisit à la chambre de la comtesse. À peine si je pouvais me soutenir ; mes jambes pliaient sous moi, mon cœur battait avec violence : je devais être pâle comme la victime qui nous