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LA SALLE D’ARMES.

la montagne : arrivé sur la plage, je vis de loin le feu de mes deux hommes.

— À la mer, à la mer ! criai-je de cette voix impérative qui indique qu’il n’y a pas un instant à perdre.

Ils s’élancèrent vers la barque et la firent approcher le plus près qu’ils purent de la rive, j’entrai dans l’eau jusqu’aux genoux ; ils prirent Pauline de mes bras et la déposèrent dans la barque. Je m’y élançai après elle.

— Souffrez-vous davantage ?

— Oui, me dit Pauline.

Ce que j’éprouvais était quelque chose de pareil au désespoir : pas de secours, pas de contre-poison ; tout-à-coup je pensai à l’eau de mer, j’en remplis un coquillage qui se trouvait au fond de la barque, et je le présentai à Pauline.

— Buvez, lui dis-je.