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PAULINE.

Elle obéit machinalement.

— Qu’est-ce que vous faites donc ? s’écria, un des pêcheurs ; vous allez la faire vomir, c’te p’tite femme.

C’était tout ce que je voulais : un vomissement seul pouvait la sauver. Au bout de cinq minutes elle éprouva des contractions d’estomac d’autant plus douloureuses que, depuis trois jours, elle n’avait rien pris que ce poison. Mais ce paroxisme passé, elle se trouva soulagée ; alors je lui présentai un verre plein d’eau douce et fraîche, qu’elle but avec avidité. Bientôt les douleurs diminuèrent, une lassitude extrême leur succéda. Nous fîmes au fond de la barque un lit des vestes de mes pêcheurs et de mon palletot : Pauline s’y coucha, obéissante comme un enfant, presque aussitôt ses yeux se fermèrent, j’écoutai un instant sa respiration ; elle était rapide, mais régulière : tout était sauvé.