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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/220

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cette soustraction quotidienne fût remarquée ; mais, si bien garnis que fussent les dressoirs du prince, on commença de s’apercevoir qu’il s’y formait des vides. Les soupçons du majordome tombèrent aussitôt sur le santa-fede[1] ; il l’épia avec attention, et il ne lui fallut qu’une surveillance de deux ou trois jours pour changer ses soupçons en certitude. Il en avertit aussitôt le prince, qui réfléchit un moment, puis qui répondit que, tant que le capitaine ne prendrait que son couvert, il n’y avait rien à dire ; mais que, s’il mettait dans sa poche ceux de ses voisins, il verrait alors à prendre une résolution. En conséquence, le capitaine Altavilla était resté un des hôtes les plus assidus de son excellence le prince Hercule de Butera.

Ce dernier était à Castrogiovanni, où il avait une villa, lorsqu’on lui apporta la lettre de Bruno. Il la lut et demanda si le messager attendait la réponse. On lui dit que non, et il

  1. On appelait santafede ceux qui avaient suivi le cardinal Ruffo dans sa conquête de Naples.