Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/221

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mit la lettre dans sa poche avec le même sang-froid que si c’était une missive ordinaire.

La nuit fixée par Bruno arriva : l’endroit qu’il avait désigné était situé sur la croupe méridionale de l’Etna, près d’un de ces mille volcans éteints qui doivent leur flamme d’un jour à sa flamme éternelle, et dont l’existence éphémère a suffi pour détruire des villes. On appelait celui-là le Montebaldo ; car chacune de ces collines terribles a reçu un nom en sortant de la terre. À dix minutes de chemin de sa base s’élevait un arbre colossal et isolé appelé le Châtaignier des cent chevaux, parce qu’à l’entour de son tronc, qui a 178 pieds de circonférence, et sous son feuillage, qui forme à lui seul une forêt, on peut abriter cent cavaliers avec leurs montures. C’était dans la racine de cet arbre que Pascal venait chercher le dépôt qui devait lui être confié. En conséquence, il partit sur les onze heures de Centorbi, et vers minuit il commença, aux rayons de la lune, à apercevoir l’arbre gigantesque et la petite maison bâtie entre les tiges différentes de l’arbre, et qui sert à renfermer la ré-