Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/222

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colte immense de ses fruits. Au fur et à mesure qu’il approchait, Pascal croyait distinguer une ombre debout contre un des cinq troncs qui puisent leur sève à la même racine. Bientôt cette ombre prit un corps ; le bandit s’arrêta et arma sa carabine en criant :

— Qui vive ?

— Un homme, parbleu ! dit une voix forte ; as-tu cru que l’argent viendrait tout seul ?

— Non, sans doute, reprit Bruno ; mais je n’aurais pas cru que celui qui l’apporterait serait assez hardi pour m’attendre.

— Alors c’est que tu ne connaissais pas le prince Hercule de Butera, voilà tout.

— Comment ! c’est vous-même, monseigneur ? dit Bruno, rejetant sa carabine sur son épaule et s’avançant le chapeau à la main vers le prince.

— Oui, c’est moi, drôle ; c’est moi qui ai pensé qu’un bandit pouvait avoir besoin d’argent comme un autre homme, et qui n’ai pas voulu refuser ma bourse, même à un bandit. Seulement il m’a pris fantaisie de la lui ap-