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ORIGINES DE LA CHIMIE. — ÉGYPTIENS.

Ce que les Égyptiens ont connu, sans aucun doute, c’est l’art de lier entre elles des observations fortuites, celui de les coordonner, de passer de l’une à l’autre, et d’en tirer parti pour fonder ou perfectionner leurs industries. S’ils n’ont pas été chimistes, ils ont en quelque chose de la méthode des chimistes, l’art d’observer. Ne soyons donc pas trop surpris si, aussitôt qu’on a commencé à écrire sur l’histoire de la Chimie, on a regardé les Égyptiens comme des chimistes très-avancés ; si l’on a pensé que leurs hiéroglyphes cachaient des détails scientifiques sur les opérations de la Chimie ; et si enfin dans le mot même de Chimie, dont l’étymologie fort obscure ne peut rien nous apprendre de positif à cet égard, on a voulu voir l’ancien nom de l’Égypte.

On pourra peut-être savoir à quoi s’en tenir par la suite sur notre origine égyptienne, maintenant que les découvertes de Champollion permettent de déchiffrer les caractères hiéroglyphiques. Jusqu’ici, dans ce qu’on a écrit en faveur de cette opinion, s’il n’y a rien qui paraisse improbable, il n’y a rien non plus dans le détail des faits qui mérite une attention sérieuse. Que pourrions-nous dire, en effet, des prétendus ouvrages d’Hermès Trismégiste, ce roi d’Égypte trois fois grand, auquel on accorde tant de connaissances en Chimie, sinon