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ARNAULD DE VILLENEUVE.

mistes se plaisaient a cacher leurs moyens de procéder et leurs découvertes réelles ou fictives en ce genre.

Les ouvrages d’Arnauld de Villeneuve sont remplis de faits et de détails instructifs ; mais la forme n’en est pas exempte d’une pédanterie rigide qui les rend difficiles à lire. Ils sont composés d’une multitude de traités divisés uniformément en sections et en articles, écrits d’un style aride et pauvre, qui ferait supposer que ce sont des résumés de ses leçons faits par lui ou plutôt par ses élèves.

Rien n’y rappelle l’esprit vif ou élevé que ses découvertes et ses succès près des grands permettent de lui attribuer, ni le scepticisme qu’on lui a prêté et qui s’accorde bien avec les diverses circonstances de sa vie. En effet, on sait qu’il encourut la censure ecclésiastique, pour avoir déclaré les œuvres de charité et de médecine plus agréables à Dieu que le sacrifice de la messe. Son caractère a paru même digne de figurer dans un roman ; aussi un romancier s’en est-il emparé, et l’a-t-il assez bien mis en scène.

Mais voulez-vous un tableau brillant et parfait, qui vous présente en un seul homme les traits les plus curieux de l’histoire des chimistes de cette époque ? Prenez comme type éminemment accompli Raymond Lulle, l’inventeur de l’Athanor et de la