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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

ment neutralisés. De quelle manière d’ailleurs s’y trouvent-ils distribués intérieurement ? Il ne s’en occupe pas. Cette distribution est devenue l’objet de quelques hypothèses que nous devons maintenant discuter.

L’une d’elles a été proposée par un homme dont nous déplorons amèrement la perte récente, par M. Ampère, cet esprit naïf et profond, à la fois physicien subtil et chimiste rempli de vues hardies et ingénieuses, qui a jeté dans les sciences des germes si neufs et si fertiles. Pour lui, les molécules des corps auraient une électricité constante dont elles ne pourraient se séparer, et autour de chacune d’elles se fermerait une enveloppe d’électricité contraire, neutralisée à distance par celle de la molécule. Chaque molécule d’hydrogène, par exemple, renfermerait une certaine quantité d’électricité positive qui lui serait propre, et elle serait entourée d’une espèce d’atmosphère d’électricité négative : les molécules d’oxygène, au contraire, se trouveraient négatives à l’intérieur et positives à l’extérieur.

À l’aide de cette hypothèse fondamentale, M. Ampère se trouvait en état d’expliquer beaucoup de faits. Rapprochez suffisamment deux particules ainsi constituées et électrisées différemment, leurs atmosphères se réunissent ; de là, chaleur et lumière.