Page:Dumas - Leçons sur la philosophie chimique, 1878.djvu/455

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
451
ACTION CHIMIQUE.

Puis les molécules elles-mêmes, en vertu de leur état électrique opposé, se joignent et restent étroitement unies ; de là, combinaison permanente. D’ailleurs, en ce conflit électrique, on peut saisir l’électricité en mouvement et la porter sur de bons conducteurs ; de là, les signes d’électricité qui se manifestent. Vous voyez donc qu’avec cette théorie on rend parfaitement raison et des circonstances qui accompagnent les combinaisons et de la nature du résultat. S’agit-il d’expliquer les décompositions opérées par la pile, rien n’est plus facile. Que faut-il en effet pour séparer les molécules qui se sont réunies ? Leur rendre leurs atmosphères. Eh bien, c’est précisément ce que fait la pile, et, dès qu’elle les a entourées d’une quantité d’électricité suffisante pour qu’elles puissent se repousser, la combinaison est détruite et les éléments sont mis en liberté.

Jusque-là cette théorie s’accorde fort bien avec l’observation. Mais il y a une multitude de faits avec lesquels elle est tout à fait en opposition. Ainsi, voilà le soufre qui se combine avec le cuivre et qui est négatif à son égard : ce serait la preuve qu’il a de l’électricité négative inhérente à ses molécules. Comment alors concevoir sa combinaison avec l’oxygène, où il joue au contraire le rôle de corps positif ?